une histoire vigneronne
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Crédits photo bandeau Musée Henri Prades © Daniel VILLAFRUELA
Véritable berceau de la viticulture en France, la région languedocienne et plus particulièrement l’Hérault doit certainement l’apparition de la vigne à la colonisation grecque, qui a apporté ses cépages et techniques de développement d’une vigne arbustive. Laissez-moi vous conter cette histoire...
Hélène, chargée d'oenotourisme à Hérault Tourime
" L'histoire du vignoble en Languedoc mérite que l'on s'y attarde ! Phéniciens, Grecs, Romains avaient compris l'identité vigneronne de l'Hérault où la vigne est reine !"
5 raisons de découvrir notre vignoble
- Percer les secrets du plus vieux vignoble au monde
- Mesurer l’héritage grec et l’innovation d’aujourd’hui
- Comprendre la naissance de la coopération viticole dans le Midi
- S'imprégner de l’identité vigneronne héraultaise
- Voir la grande histoire de l'Hérault pour comprendre l'oenotourisme d'aujourd'hui !
L'arrivée de la vigne dans l'Hérault
Depuis la mer Méditerranée...
Au Ve siècle avant J.C., les Phocéens débarquèrent à Agde pour y installer une colonie et fonder une cité. Dans leurs bagages, ils apportèrent la vigne, dont ils maîtrisaient déjà la culture.
C'est ainsi que l'Hérault devint, avec Marseille, le berceau de la viticulture française. Les Phocéens ne se doutaient pas que cette plante allait profondément modifier les paysages, l'histoire et l'économie de toute la région. Rapidement, la culture de la vigne s'étend. Si les Grecs, initiateurs, nous ont donné le goût de la vigne, les Romains, eux, l'ont organisée.
Ils enseignèrent aux Gaulois les techniques de culture et de vinification. Peu à peu, le vin de la Méditerranée, et plus particulièrement de l’Hérault, gagna en qualité au point de s'exporter de la botte italienne jusqu'à la péninsule ibérique en passant par l’Egypte.
Le saviez-vous ?
De nombreux vestiges de terre cuite et de céramique découverts notamment à Corneilhan, Neffiès ou encore Aspiran, attestent de l’importance de la production d’amphores dans l’Hérault, entre la période augustéenne et le IIIe siècle. D’après les archéologues, le département comptait alors plus d’une quinzaine d’ateliers et d’officines. Ces récipients hermétiques étaient destinés au transport du vin et autres denrées.
Pour vinifier et élever leur vin, les Romains utilisaient de grandes jarres de terre cuite, appelées « Dolia », d’une contenance d’environ 3000 litres, mesurant 2 mètres de haut, qu’ils enterraient dans les jardins des maisons.
La vigne au Moyen Âge Un nouvel essor
Suite au déclin de l’Empire romain, barbares puis sarrasins dominent la région, ne laissant aucune place à la viticulture. Il faut attendre le règne de Charlemagne et l’installation durable des moines Cisterciens dans la région pour voir se reconstituer le vignoble languedocien.
Les monastères et abbayes sont alors entourés de vigne. Le vin est sacré. Ce sont les "vignes du seigneur". En Languedoc, Saint-Benoît d'Aniane est fondateur d'abbayes et de vignobles. Ainsi, bon nombre de cuvées actuelles portent encore le nom "d'Abbaye" ou de "Prieuré".
Des vins à la table des rois !
Dès cette époque, les vins doux naturels contribuent largement à la réputation des vins héraultais.
De nombreux écrits datant du XVe siècle rapportent que le muscat et la clairette, alors appelée " cleratz ", étaient servis à la table de Louis XI, signe d'une production héraultaise de grande qualité.
La culture vigneronne languedocienne Du XVIIe au XIXe siècle
L’apogée du commerce des vins et la construction du Canal du Midi donnent une impulsion à la viticulture en permettant d’acheminer les vins jusqu’au port de Bordeaux. C'est un commerce alors en plein essor.
L'ouverture de la ligne de chemin de fer Bordeaux-Sète en 1857 permet d'exporter vins et alcools vers toute l'Europe. Ce choix de production de masse avec le cépage aramon s'avère payant, lorsque le phylloxéra, introduit accidentellement, s'abat sur le vignoble français à partir de 1865. La parade est vite trouvée. Les vignerons replantent d'autres plants américains, améliorant encore les rendements. Les vignerons du Bas-Languedoc restent alors les seuls à produire du vin, à hauteur de plus de quatre millions d'hectolitres. Des transactions qui feront la fortune des grands propriétaires, notamment dans le Biterrois.
De la révolte de 1907 aux guerres
Les terribles gelées de 1956, la concurrence du vin italien, les volumes de vin algérien à écouler, les fraudes, autant de coups durs que les vignerons auront du mal à supporter. Les viticulteurs héraultais et du Languedoc en général vont sombrer dans la crise, avec des manifestations qui jalonneront toute la deuxième moitié du XXe siècle.
Durant la période de mars à juin 1907, le Languedoc-Roussillon a vécu ce que l’on peut considérer comme la dernière grande révolte paysanne en France : la Révolte de 1907.
Avec la Première Guerre mondiale en 1914, 2,7 millions d’hectolitres de vins sont nécessaires pour fournir chaque jour un quart de litre par soldat. Ration qui leur permet de tromper soif et faim. Jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, de nouvelles crises de surproduction se succèdent, lesquelles marquent le début de la lutte contre la consommation de vin au niveau gouvernemental.
L'élan mutualiste à Maraussan Naissance de la grande Histoire des "coopé"
Le début du XXe siècle voit l'instauration d'une dynamique, celle des valeurs de la coopération et du mouvement syndical et mutualiste. On scande alors "Tous pour un, un pour tous" ou encore "L'union fait la force". C'est aussi une réponse aux grandes crises qui secouent le Midi viticole.
Une organisation se met en place. Les vignerons s'engagent dans la coopération. Les sociétés coopératives jouent un rôle majeur social dans tout le Midi. Le vigneron accède à un matériel moderne, trouve un logement pour sa récolte et se défend mieux face au négoce de gros. Il faut aussi des locaux dignes pour les accueillir. C'est la naissance des caves coopératives. A Maraussan, la première cave coopérative est visitée en 1905 par Jean Jaurès.
Aujourd'hui, certaines coopératives ont cessé leurs activités. Nombre de viticulteurs se sont lancés dans le métier de vigneron, et ont ouvert leurs domaines. Les coopérateurs qui continuent sont "branchés", ils réinventent leur métier et la coopé, ils investissent dans la communication et l'oenotourisme et sont toujours présents et actifs dans la découverte des nos vignobles.
De la quantité vers la qualité Les nouvelles valeurs des vins héraultais
Après avoir privilégié pendant des décennies la productivité, dès les années 1970, les vignerons héraultais se tournent à nouveau vers la qualité. Ils entreprennent un remodelage du vignoble pour aller vers un vignoble de terroir et de qualité. Dans les années 1980, les vins de l'Hérault se voient décerner les Appellations d'Origine Contrôlée de Saint-Chinian, Clairette du Languedoc, Minervois, Coteaux du Languedoc et Faugères.
Ces 30 dernières années, les rendements ont été revus à la baisse, l'encépagement a été modifié afin de privilégier des cépages plus nobles comme le grenache blanc, la marsanne ou la roussanne pour les cépages blancs. Les vignerons ont investi dans du matériel de pointe. Une véritable remise en question, aujourd’hui récompensée. Les vins héraultais sont désormais pleinement reconnus en France et à l’étranger !
Bio, biodynamie, virage environnemental Et oenotourisme
Ils sont nombreux à passer en conversion bio, ou dans une production en respect avec les normes environnementales. Ils défendent leurs paysages. D'ailleurs, il faut le dire haut et fort, l'Hérault occupe la quatrième place en production bio française, et la première place en Occitanie !
Volontaires, innovants, nos vignerons ont à cœur de faire prospérer les vignobles. Ils engagent des process de qualité pour le tourisme avec le label national Vignobles & Découvertes, mais aussi pour le paysage avec le label réseau international des paysages vidi-vinicoles. Ce dernier a été obtenu par la destination Terres de garrigues et du Pic Saint-Loup. L'Hérault a un souhait, celui d' être reconnu comme LA destination oenotouristique de Méditerranée !
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