Loin de l’agitation des villes et à l’écart du littoral, l’arrière-pays héraultais abrite bien des secrets ! Certes, la rugueuse garrigue ne se livre pas facilement, mais elle saura offrir aux âmes curieuses le meilleur de ses couleurs et de ses senteurs méditerranéennes…  

Sentier Parfum de garrigues à St Chinian

Sentier Parfum de garrigues à St Chinian © M. Sanz

Estelle

Estelle, Montpelliéraine traqueuse de bonnes adresses
et de curiosités

 

"Les paysages de garrigue, toute mon enfance ! Je m'amusais à y construire des cabanes. Aujourd'hui, ce sont plutôt les cabanes de fortune qui m'intéressent, comme les capitelles et les mazets !"

5 raisons de flâner entre campagne et garrigue

  • Des randonnées superbes au coeur de la nature
  • Une faune et une flore endémiques
  • De surprenantes couleurs au gré des saisons
  • Un patrimoine bâti qui raconte l'histoire des ruraux d'autrefois
  • Une invitation à découvrir vins, olives, miels et aromates

Au commencement,
la forêt Et l'homme créa la garrigue...

La garrigue, associée à l’imaginaire du paysage méditerranéen, semble avoir toujours existé. Pourtant, rien n’est plus faux ! Loin d’être « naturelle », elle est le résultat de l’interaction entre l’homme et son environnement.

Au Néolithique, l'homme sédentaire commença à défricher la forêt pour s’adonner à la culture et l’élevage. De ces espaces pastoraux naquirent les premières garrigues, endurcies au fil des siècles par les déboisements, le surpâturage et les incendies.

Au fur et à mesure de l’activité humaine, la garrigue va s’étendre ou régresser, connaissant son apogée au XIXe siècle. Aujourd’hui, c’est l’inverse ! L'appel de la ville a dépeuplé ce territoire, libérant la végétation de ses obligations. Peu à peu, la garrigue retourne à la forêt... 

Point étymologique

Le mot "garrigue" vient de l'ancien provençal "garric", désignant le chêne kermès (littéralement "l'arbre du roc"), l'un des arbustes les mieux adaptés à ce terrain aride et calcaire.

 

Le terme entre seulement en 1835 dans le dictionnaire, où il prendra son sens fixé de « végétation broussailleuse sur les terrains calcaires des régions méditerranéennes ».

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Foret de l'Espinouse © Eric Brendle

Au coeur de la végétation méditerranéenne A vos marques, prêts, humez !

Face à ces étendues râpeuses, les pressés ne pourraient voir qu'une aridité monotone... Bien au contraire, combattive, la végétation s'y exprime à tue-tête ! Accablée par la canicule, malmenée par l'homme, elle clame haut et fort son droit à l'existence !

Sous ces latitudes, le végétal est donc on ne peut plus vivant, résistant, et bien sûr, odorant. Pour les enfants du pays, c'est une vraie madeleine de Proust. Lavande, thym, romarin : la garrigue est un bouquet de senteurs. Baladez-vous, ces plantes aromatiques ont des effluves qui donnent envie de se mettre aux fourneaux !

D'autres essences méditerranéennes embaument et nous invitent à la détente... Arbousier, mimosa, genévrier, bruyère, ciste et genêt forment le bel herbier du Midi.

Bercé par le chant des cigales, peut-être croiserez-vous ici et là d'autres compagnons de route : lézards ocelés, papillons, aigles de Bonelli et autres libellules endémiques... 

Les secrets du romarin

Vénéré dès l’Antiquité, le romarin était utilisé pour toutes sortes de bienfaits. Tandis que les Romains le faisaient brûler comme encens pour son effet apaisant, les Grecs le dédiaient à Aphrodite, déesse de l'amour. Porte-bonheur, on tressait des couronnes de romarin aux futures mariées, tandis qu'une branche était déposée dans les berceaux.

Au Moyen-Âge, la plante entra dans la composition des philtres d’amour, mais aussi des remèdes contre les rages de dents, les problèmes de circulation et même l'empoisonnement !

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Monastere Orthodoxe La Dalmerie © Eric Brendle

"Farigoule", "encensier", aspic"...

Parlez-vous l'occitan ? Dans le Sud, le thym se dit "farigoule", le romarin "encensier", et la lavande "aspic". Avé l'asseng pardi !

"Un parfum puissant s'éleva comme un nuage, et m'enveloppa tout entier. C'était une odeur inconnue, une odeur sombre et soutenue, qui s'épanouit dans ma tête et pénétra jusqu'à mon cœur. C'était le thym, qui pousse au gravier des garrigues." 

- Marcel Pagnol, La Gloire de mon père 

Clapas, capitelles, mazets Émouvants témoignages du passé

Du temps de l'occupation agricole des garrigues, il reste bien sûr des traces du labeur des hommes d'autrefois. Ainsi, le territoire héraultais est une belle vitrine pour qui veut admirer ce petit patrimoine, quasi intact, tout en pierres sèches.

Présents un peu partout dans la garrigue, les clapas attestent de la mise en culture d'une parcelle. Les pierres empilées étaient extraites de terre, si nombreuses parfois qu'elles formaient en certains endroits des tas gigantesques bien rangés. Le clapas se faisait alors plus noble en devenant un muret de pierres sèches.

Les parcelles étant souvent éloignées des villages, on avait besoin de disposer sur place d’un refuge pour s'abriter, manger ou entreposer les outils. Telle était la raison d'être des capitelles, ces cabanes en pierres sèches dont les exemples sont nombreux du côté du Salagou, de Saussines ou de Caux.

Clermont l'Hérault, Capitelle

Capitelle à Clermont l'Hérault © Gilles Delerue

La convivialité du mazet

Le mazet, abri temporaire à la campagne, était en général très prisé en fin de semaine pour les réunions familiales ou amicales autour d'une grande tablée. Se délasser au mazet était la suprême distraction, aussi bien pour le bourgeois en manque de vie rustique, que pour le rural qui venait bavarder avec les masetiers alentour !

La campagne héraultaise Une mosaïque de paysages sublimes

Dans les plaines, collines et garrigues de l'arrière-pays héraultais, sous le feu du soleil, la roche se fait blanche et scintille au hasard des verts changeants de la végétation. Tour à tour, les vignobles, les oliviers et les arbres fruitiers (abricotiers, amandiers, cerisiers, figuiers...) font varier les couleurs. Parfois, à l’ombre d'un pin parasol, un mazet s'est lové en bordure d’une vigne. Quelle douce carte postale !

Ondoyantes, les saisons jouent avec les paysages. Entre la végétation qui s'endort au coeur de l’hiver et s'assèche en plein été, les couleurs et odeurs rivalisent de nuances au printemps et à l'automne. Un spectacle permanent qui se découvre et se redécouvre à l'envi !

Partir à la rencontre de ces paysages, c’est aussi accueillir leur genèse, se laisser aller à la curiosité et absorber par les sens. Dégustez les bons vins de nos vignobles, flânez dans nos villages au nom chantant, randonnez au coeur de la nature...

De cette histoire plusieurs fois millénaire naissent les saveurs d’aujourd’hui. 

Le Pic Saint-Loup,
roi des garrigues

Au nord de Montpellier, dans les garrigues, trône sa majesté le Pic Saint-Loup. Il dresse sa silhouette en forme de dent de requin, atteignant 658 mètres d’altitude.

Il fait partie d'un ensemble spectaculaire de vignobles labellisés « Terres de garrigues et du Pic Saint-Loup ». De ces vignes engarriguées, on retrouve des arômes de thym et de romarin jusque dans les nectars produits !  

Vue sur le Pic St-Loup

Vue sur le Pic St-Loup © E. Brendle

En images, la récolte traditionnelle des plants aromatiques de nos garrigues. 

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