Les Hérault de la résistance
- # Envie de vous cultiver ?
Crédits photo bandeau Trompe l'oeil des anciens combattants à partir d'une esquisse de Lydie Plantegenet à Creissan © Murielle Sanz
Il y a 80 ans, les maquis de l'Hérault accéléraient le repli des troupes allemandes mettant ainsi un terme à l'occupation du département. La Seconde Guerre mondiale connaissait dans l'Hérault enfin son épilogue le 26 août 1944 !
Mais, l'histoire de ces maquis, et notamment celui de Bir-Hakeim, commence bien avant cette date… Nous vous invitons aujourd'hui à nous suivre sur cette route de la mémoire et de la reconnaissance envers ces combattants de la liberté.
Marie-Pierre Pons, vice-présidente du Département de l'Hérault déléguée à la culture
Jean-Louis Gély, vice-président du Département de l'Hérault délégué au tourisme et à l'économie
« Tourisme et mémoire. Des routes et des chemins qui font sens 80 ans après la Libération. Des parcours porteurs du souvenir de jeunes gens engagés dans les maquis. Un tourisme de valeurs : quand la liberté se lit au fil de paysages sublimes… »
Les 5 bonnes raisons de prendre ce chemin
- Rendre hommage à ces combattants de la liberté
- Être nous-mêmes passeurs de cette mémoire
- Découvrir de sublimes paysages aujourd'hui en paix
- Mieux connaître une "histoire" héroïque et tragique
- Donner du sens à votre aventure
Le Haut-Languedoc des résistants
En 1941, les premières résistances au régime de Vichy apparaissent dans les régions de Bédarieux et de Lodève.
L'Occupation allemande dans l'Hérault n'est effective qu'en novembre 1942, et c'est le 12 qu'est arrêté à Saint Pons-de-Thomières le général Jean de Lattre de Tassigny, qui avait tenté de regrouper dans les Corbières les forces de la XVIème région militaire.
A la suite de la création des Mouvements unis de la Résistance en mars 1943, les maquis se constituent dans les zones montagneuses, les hauts cantons et la Vallée du Jaur (Corps Franc de la Montagne Noire à Lacaune, maquis Jean-Grandel à Prémian, groupes communistes à Bédarieux, petit maquis sur le Somail, maquis Valentin près de Nages, puis à Fraïsse-sur-Agout et Riols, maquis Latourette...).
De nombreux monuments (plaques commémoratives, stèles...) et évènements rappellent aujourd'hui leur combat pour la liberté.
Dans les pas des maquisards à Prémian
Au coeur de la forêt du Somail, un "Chemin de la Mémoire" vous entraîne sur les pas des résistants et sur les lieux de cantonnement des maquis des années 40.
Jalonné de panneaux explicatifs, le parcours (5,6 km - durée 2h) mène notamment jusqu'à la baraque des gardes, lieu de réunion et de préparation d'actions de sabotage par le maquis Jean-Grandel. Une randonnée chargée d'histoire, comme une invitation à la réflexion...
Sur les traces de la Résistance entre Haut-Languedoc et Sud Tarn
Le Haut-Languedoc, une terre aux avants postes de l'histoire de la résistance dans l'Hérault. Pour preuve, 3 itinéraires routiers rappellent à notre mémoire l'engagement d'hommes à l'immense courage qui subirent de nombreux assauts meurtriers :
- Itinéraire au départ de Castanet-Le-Haut (65 km)
- Itinéraire au départ de La Salvetat-sur-Agout (65 km)
- Itinéraire au départ de Lacaune (64 km)
Comment vivre ces moments d'émotion sur ces routes aujourd'hui si paisibles ? Et pourquoi pas en rendant hommage à la bravoure de ces combattants en déposant une gerbe de fleurs sur les monuments qui les jalonnent ?
Le saviez-vous ?
560 écrivains combattants morts pour la France pendant les deux guerres mondiales ont leur forêt dans le Parc Naturel Régional du Haut-Languedoc. Accessible à tous, un parcours jalonné d'une trentaine de stèles donne des informations sur ces écrivains. Un lieu de mémoire et de balade exceptionnel près de Lamalou-Les-Bains...
Sophie vous en parle mieux que nous !
L'intrépide maquis Bir-HakeimDes affrontements de Douch jusqu'à la libération de Montpellier
Avec son panache, le maquis Bir-Hakeim est, sans nul doute, un témoignage indélébile de la résilience et de la force de l'esprit humain face à l'adversité. C'était un foyer de résistance, où l'unité, la solidarité et le courage étaient les valeurs cardinales. Ses membres, pour la plupart étudiants, se sont unis dans un seul dessein : combattre l'occupation nazie et restaurer la liberté.
Et si nous commencions le voyage au hameau de Douch, sur la commune de Rosis, dans le Parc Naturel Régional du Haut-Languedoc... Là où le 10 septembre 1943, les 47 hommes du maquis Bir-Hakeim affrontèrent une colonne allemande de 400 hommes...
Douch, 10 septembre 1943 De la constitution du maquis...
Le 10 septembre 1943, à Douch, un groupe de 50 maquisards dirigés par Christian de Roquemaurel repousse une compagnie allemande entraînant la mort de 10 soldats, dont leur capitaine…
Réfugiés dans le presbytère de l'église, ces résistants formés au maquis Bir-Hakeim, du nom de la victoire des Forces Françaises Libres en Afrique du Nord, opposent une forte résistance aux forces d'Occupation. Parmi eux, 16 étudiants renforcés par des combattants républicains espagnols.
Cette bataille épique dans le massif de l'Espinouse témoigne de leur courage et de leur engagement indéfectible.
... à son tragique épisode !
A 6h35 du matin, le 10 septembre 1943, une colonne de 400 soldats de la Wehrmacht encercle discrètement le presbytère de l'église de Douch entouré d'un épais brouillard.
Après une heure de combat acharné, Christian de Roquemaurel repère une faille dans l'encerclement : la face Nord est libre !
Couverts par 7 tireurs volontaires, dont Henri Arlet et Jacques Sauvegrain, les maquisards se replient. Deux combattants sont tués, un est blessé, mais le groupe parvient à décrocher, sauvant ainsi le camp.
Sur les 47 combattants, deux sont tués et quatre faits prisonniers, puis fusillés le 9 novembre 1943 à la prison Saint-Michel de Toulouse.
Le bruit du combat résonne dans nos cœurs et dans nos esprits
Dans ses "Mémoires de Guerre", le général Charles de Gaulle cite le combat de Douch comme un "signal" pour toute la Résistance française et salue l'engagement du maquis Bir-Hakeim, l'un des premiers aussi importants dans la France occupée entre deux forces militaires encadrées par des officiers de carrière.
Mourèze, juin 1944 La résurrection du maquis...
Après l'épisode tragique de Douch, le maquis Bir-Hakeim voyage à travers les Basses-Pyrénées, le Languedoc, le Gard, l'Ardèche et les Cévennes. C'est sur le Causse Méjean en Lozère, le 28 mai 1944, qu'il subit de lourdes pertes dont son chef-fondateur, Jean Capel alias "Barot".
Le commandant Paul Demarne reconstitue alors les forces du maquis à Mourèze, près de Clermont l'Hérault, et mène une centaine d'hommes.
Malgré le poste de surveillance du Rocher des Deux Vierges près de Saint-Saturnin-de-Lucian, Demarne est tué lors d'une opération nocturne de parachutage d'armes le 4 août 1944, près de Gignac. Son adjoint, le capitaine Rouan alias « Montaigne » prend sa place…
Sur les traces des martyrs à Mourèze
Un mémorial est érigé à Mourèze à la mémoire des 105 martyrs français, britanniques, espagnols et allemands du maquis Bir-Hakeim tombés pour la liberté contre le nazisme. Un peu plus loin, au cimetière du village, se trouvent les tombes de François Rouan dit "Montaigne", le dernier responsable du maquis, et de Peter Fowler, un vaillant officier britannique. Des lieux où se recueillir, honorer et commémorer le souvenir de la Résistance !
Montpellier, 23 août 1944 Vive la libération !
Si c'est en novembre 1943 que Montpellier devient le quartier général du maquis Bir-Hakeim, ce n'est que le 23 août 1944 que la ville est libérée de l'Occupation.
Oui, trois semaines après le décès du commandant Paul Demarne près de Gignac, le maquis conduit par Montaigne fort de 900 hommes entre par la route de Lodève sous les vivats des habitants qui font la haie dans les rues en applaudissant et saluant de la main. Un monde fou se rassemble sur la place de la Comédie. La plus ahurissante des réceptions en l'honneur des héros !
La libération de la ville sera célébrée le 2 septembre 1944 en présence du général Jean de Lattre de Tassigny, commandant de la 1ère Armée française.
Soif d'apprendre ?
Direction les Archives Départementales sur le site du domaine Pierresvives (Montpellier), qui ont publié deux ouvrages collectifs riches d'enseignements : Hérault de guerre 39/45. Ou encore, le Musée de la Résistance et de la Déportation (Castelnau-Le-Lez) où découvrir une belle collection d'objets, documents et témoignages de la Seconde Guerre mondiale.
De la mémoire et des chemins
Hommes et femmes de la résistance !
- Le préfet Jean Moulin, président du Conseil National de la Résistance, né à Béziers. Un circuit pédestre à Béziers lui est consacré, et des visites guidées de sa maison natale sont proposées.
- L'avocat Jean Bène, président du Conseil Général de l'Hérault et président du Comité de la Libération de l'Hérault, né à Pézenas.
- Les abbés Paul Parguel et Charles Prévost, résistants spirituels catholiques à Montpellier.
- Les femmes Simone-Thérèse Demangel alias "Pauline" et Laure Moulin, soeur de Jean Moulin, 1ères femmes à entrer au Conseil Municipal de Montpellier dès 1945. Ou encore, Marthe Guibal, l'héroïne oubliée de la Villa Argentine à Montpellier.
Evènements mémoriels autour du 80ème anniversaire de la Libération
Saluons le courage et le sacrifice des résistant(e)s et...
Gardons leur mémoire à jamais vivante. Engageons-nous à perpétuer leur héritage en défendant les idéaux pour lesquels les résistant(e)s se sont battus. Puissent les générations futures puiser inspiration et force dans leur exemple afin de préserver la paix et la liberté pour tous !
L'Hérault, ses histoires, ses hommes
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# Avec les enfants
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