En route vers le Col de l'Ourtigas © E.Brendle

Escapade #16 – Sur les traces des « Hérault » de la Résistance

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  • # Envie de vous surprendre ?

En route vers le Col de l'Ourtigas © E.Brendle

Fleuve Hérault à hauteur du Domaine de la Dourbie à Canet dans la plaine de l'Hérault

Fleuve Hérault © Zooomez

Les Escapades de Plaisirs d'Hérault
des idées de compléments de visites

Nous avons souhaité, au cours de cette Escapade, vous proposer d'élargir le spectre de vos visites ou de vos balades. Profiter de ces moments et de lieux agréables, pour se souvenir qu'il fut un temps, ces lieux ont aussi été le théâtre d'événements historiques.

Il n'y a pas si longtemps, des femmes et des hommes, ces "Hérault de la Résistance" ont payé de leur vie leur engagement et leur volonté de laisser un monde libre aux générations suivantes.
Cette Escapade a pour vocation de leur rendre un vibrant hommage, en associant lieux de visite et lieux de mémoire.

  • 6 lieux
  • Accès facile
Eric Brendle

Le conseil d'Eric
"Prenez votre temps. C'est le conseil permanent pour savourer au mieux ces "Escapades de Plaisirs d'Hérault". Soyez curieux, et même entre les spots proposés, n'hésitez pas à faire une halte découverte qui pourrait vous intéresser."

Escapade de Plaisirs d'Hérault, sur les traces des "Hérault" de la Résistance.

Avant tout, et sans faire un cours d'histoire, il nous semble important de faire un point de contextualisation de cette période troublée.

Entre 1940 et 1942, le territoire français était divisé en deux entités séparées par la ligne de démarcation. Au nord, et le long de l'Atlantique, la zone occupée. Au sud, la zone libre sous l'autorité de Vichy.
Le 08 novembre 1942, avec l'opération Torch, les Alliés débarquent en Afrique du Nord (Maroc et Algérie). Pour le Reich, la menace côté Méditerranée est de plus en plus forte. Conséquence immédiate, dès le 11 novembre 1942, l'Allemagne et l'Italie occupent l'ancienne zone libre, jusqu'au bord de la Méditerranée.
L'Hérault, comme les autres départements du sud, connait alors les affres de l'occupation.

Un an et demi plus tard, avec l'opération Overlord, le 06 juin 1944, les troupes alliées débarquent en Normandie. C'est un véritable signal d'espoir qui est envoyé à la population française. La Résistance voit ses activités multipliées, ainsi que l'enrôlement en nombre de jeunes gens.
Le 15 août 1944, c'est l'autre débarquement, celui de Provence, répondant aux noms d'Anvil, puis Dragoon. Les troupes venues de la Méditerranée menacent alors de couper les forces allemandes en deux. Ces dernières reçoivent la consigne d'un repli immédiat. Concernant l'Hérault et le Languedoc, les troupes allemandes les évacuent, avec pour objectif de rejoindre la vallée du Rhône et de remonter plein nord, pour éviter la tenaille.
A ce moment, le rôle important de la Résistance et des Maquisards a été d'infliger des pertes et surtout de retarder au maximum les colonnes allemandes dans leur retraite. Bon nombre des événements dont nous parlerons ci-dessous, se tiennent dans cette période.

Eglise de Douch

Eglise de Douch © Eric Brendle

Temps fort 01
Douch 10 septembre 1943

A l'été 1943, le maquis Bir Hakeim et ses 47 hommes se sont installés à l'église et au presbytère de Douch, entre les massifs du Caroux et de l'Espinouse.
Au matin du 10 septembre 1943, 400 Allemands arrivent par le sud et par les vallées. Profitant du brouillard, ils encerclent les lieux.
Les combats débutent à 6h35. Très déséquilibrés. Néanmoins les Français résistent, infligeant des pertes aux assaillants (8 tués 12 blessés).
Une brèche est constatée sur le flan nord du champ de bataille, et les maquisards en profitent pour s'échapper. Ils laissent derrière eux 2 morts et 4 prisonniers que les Allemands fusilleront rapidement.

Par la suite, les événements de Douch seront repris par le Général De Gaulle dans ses mémoires, marquant cette date comme étant le premier affrontement d'un maquis contre les Allemands, et constituant un véritable signal.

Douch, c'est un magnifique petit hameau de la commune de Rosis. Il se situe au bout d'une petite route en cul-de-sac, en contre-bas de la face nord du plateau du Caroux.
Il est aussi et surtout connu comme étant le point de départ de nombreuses randonnées sur le Caroux et l'Espinouse.

En chemin vers ces balades au grand air, ne manquez pas de faire le crochet vers l'église et le presbytère, où un espace de mémoire vous attend.

Nos randos en Haut-Languedoc

La table d'orientation du Caroux © E.Brendle

La table d'orientation du Caroux © E.Brendle

Mémorial du Col de Fontjun

Mémorial du Col de Fontjun © Eric Brendle

Temps fort 02
Le Col de Fontjun 06 juin 1944

Le 06 juin 1944, on sait tous ce qui se joue en Normandie. Et c'est aussi le signal qui est donné à grand nombre de réseaux de Résistance, pour se regrouper et passer à l'action.
C'est par exemple le cas dans le secteur de Capestang, Puisserguier, Montady, Nissan, Poilhes... Les Résistants de ces villages ont pour consigne de rejoindre un centre de regroupement à Ferrières-Poussarou (entre St-Chinian et St-Pons-de-Thomières). Pour ce faire, ils se rassemblent d'abord à Capestang, ensuite à Puisserguier, où ils réquisitionnent deux camions et une voiture. De là, ils partent en convoi sur la RN.112, en direction de St-Chinian.

Oui mais voilà, leur projet est éventé ! Trahison ? Manque de discrétion ? Quoi qu'il en soit, les Allemands leur tendent une embuscade dans le col de Fontjun. La voiture, plus rapide et plus manœuvrable réussit à s'en sortir, tandis que les deux camions sont stoppés.
Le combat s'engage, totalement déséquilibré, et fait 9 morts côté Résistants. A court de munitions 18 Résistants sont capturés. Ceux-ci sont ramenés à Béziers, où ils seront exécutés le lendemain, devant une foule horrifiée.

En partant à la découverte du village de St-Chinian, de ses vignobles ou de son moulin, par exemple, peut-être passerez-vous par le Col de Fontjun ?

A ce moment, n'hésitez pas à faire une petite halte. Une aire de parking est aménagée, et vous permettra de profiter du panorama sur les vignobles et sur la "Montagne lumière", le Caroux. La vue y est magnifique !

 

Des visites autour de St-Chinian

Moulin et vignobles St-Chinian © E_Brendle

Moulin et vignobles St-Chinian © E. Brendle

Mémorial Col de Pétafy

Mémorial Col de Pétafy © Eric Brendle

Temps fort 03
Col de Peytafi 21 août 1944

Les événements du Col de Peytafi, entre Hérépian et Lamalou, montrent l'imbrication de l'activité des maquis entre eux. Ils sont aussi marqués par l'enchaînement de tristes circonstances. Ce serait moins grave, on parlerait de "la-faute-à-pas-de-chance"...

En fin d'après-midi, ce 21 août 1944, les hommes du maquis Bertrand rencontrent et enrôlent des jeunes gens enthousiastes sur les Monts d'Orb. Ce faisant, ils prennent du retard dans leur mission de surveillance et de sécurisation du Col de Peytafi.
C'est sur ce même col, à ce même moment qu'une jeune infirmière s'engage à vélo. Elle est porteuse d'un message important d'un maquis du Larzac au chef de corps franc du Biterrois. Ce message était l'ordre de participer à la garde du secteur du Pas de l'Escalette, pour empêcher les colonnes allemandes venant des hauteurs du Larzac, d'atteindre les plaines du Languedoc.
Cet ordre n'arrivera jamais... et voilà ce qui s'est passé :

Le vélo de la jeune Résistante subit une crevaison au passage du col. Elle est rejointe par un jeune FFI à moto, qui lui porte assistance. A ce même instant, ils sont surpris par un camion allemand venant d'Hérépian et se dirigeant vers le sud. Les deux jeunes Résistants sont aussitôt abattus.
Les hommes du maquis Bertrand, arrivés trop tard, prennent en chasse le camion. Celui-ci est accroché par un autre groupe de Résistants de Laurens. Les combats durent, six Résistants trouvent la mort, et c'est entre Puimisson et Magalas que le camion allemand est définitivement stoppé et ses occupants tués.

Quant à la colonne allemande venant du sud du Massif Central, sujette du fameux message, et qui devait être stoppée avant le Pas de l'Escalette, elle affronta le lendemain, le groupe de sabotage sur le Larzac, à hauteur de la Pézade. 23 FFI furent tués. La volonté de barrer la route aux Allemands entre le Larzac et les plaines du Languedoc fut donc un échec.
On note que les drames du Col de Peytafi et de la Pézade sont étroitement liés.

Juste à côté de Peytafi, au lieu dit « Les Trois Tours », sur le point culminant du village (alt. 417 m), trônent les Moulins de Faugères. Fièrement posés sur cette colline, ils veillent "depuis toujours" sur les vignobles qui ont fait la réputation de Faugères.

Au XIIe siècle, un premier moulin a vraisemblablement été bâti sur une tour de guet gallo-romaine, vue la position stratégique. Les deux autres moulins datent du XVIe siècle, époque d’abondance céréalière.

La tour Ouest dispose d’une table d’orientation gravée dans la pierre, et offre une vue à 360°.

Les Moulins de Faugères

Les Moulins de Faugères © E.Brendle

Les Moulins de Faugères © E.Brendle

Mémorial de Fautrou

Mémorial de Fautrou © Eric Brendle

Temps fort 04
Pont de la Mouline 23 août 1944

On ne réalise pas toujours à quel point il fallait être courageux pour se lancer dans certaines actions armées contre les colonnes allemandes qui se repliaient ! Les événements du Pont de la Mouline en sont un parfait exemple.

Le 23 août 1944, il est 11h, lorsque le receveur des postes de Lacaune transmet un renseignement capital au réseau de Résistance local, le Corps Franc de la Montagne Noire : une unité anti-aérienne allemande forte de 116 camions, 20 canons et environ 2.000 hommes, a ordre de rejoindre la 19° armée dans la vallée du Rhône. Elle venait de passer Lacaune en direction de Murat.
Le CFMN décide d'intervenir et de la bloquer. Quel meilleur lieu que le secteur du Pont de la Mouline ? Une route en fer à cheval, surplombée par la végétation et la forêt, et ce fameux pont, qui venait justement d'être saboté et poserait des problèmes aux Allemands.

Les 120 hommes de la Résistance prennent position stratégique sur les hauteurs.

Le problème c'est que ce lieu était trop parfait pour une embuscade. Les Allemands avaient anticipé cette possibilité, et certains éléments de la colonne étaient en place avant les Maquisards... Nous voilà en fin d'après-midi, quand les affrontements s'engagent. Déséquilibrés, il n'y a pas d'autres mots : surpris, sous-équipés et à 120 contre 2.000 ! Et comme si ça ne suffisait pas, les éléments se déchaînent, avec un violent orage qui éclate sur le théâtre d'opération.
Au bout d'une heure de rugueux combats, les Maquisards sont obligés de décrocher, évitant l'encerclement, via un ravin boisé en direction de Ginestet. Ils laissent 9 hommes tombés, et comptent 15 blessés. Les pertes allemandes sont difficiles à comptabiliser, mais l'objectif est atteint : affaiblir et retarder au maximum la colonne dans sa progression. Et quel courage il a fallu pour y arriver !

C'était le dernier combat mené par le CFMN en son nom propre. Ses hommes rejoindront bientôt la Première Armée Française de De Lattre De Tassigny, dans sa route vers les rives du Rhin et vers les armées alliées venant de Normandie.

Parce que dans l'Hérault, les moyennes montagnes, parfois abruptes, parfois escarpées, parfois forestières, sont influencées par les climats atlantique et méditerranéen, elles offrent le plus beau des mélanges de paysages.

Voici une Escapade qui vous fera découvrir tous ces trésors de nature, à saute-mouton entre les cols, les lacs et la ligne de partage des eaux.

Voyage au Pays des Paysages

Le Lac du Laouzas

Le Lac du Laouzas © E.Brendle

Col du Vent

Col du Vent © Eric Brendle

Temps fort 05
Col du Vent 23 août 1944

Le 23 août 1944, au petit matin. Le contexte est le même que précédemment : une colonne allemande "descend" du Larzac via St-Pierre-de-la-Fage et RD.9 en direction d'Arboras et des vignobles de la vallée de l'Hérault. Cette colonne doit passer le Col du Vent, aux abords du Mont St-Baudille.
Là aussi, le lieu parfait pour l'embuscade souhaitée par le Maquis Valmy !
Mais là encore, les Allemands avaient anticipé cette possibilité. Et leurs éléments d'avant-garde accrochent un groupe de Maquisards à découvert. Ce dernier se replie et va rejoindre in extremis l'autre groupe, positionné dans les falaises qui surplombent la "côte d'Arboras".

Cette excellente position leur permet, à l'arrivée de la colonne allemande, de détruire deux camions à la grenade, de faire plusieurs tués et blessés. Surtout le retard concédé par la colonne allemande, est considérable.

Le Col du Vent, c'est véritablement la porte d'entrée vers les plaines viticoles du Languedoc. Une transition soudaine, sur une route qui fait le régal de cyclistes.

Derrière vous, c'est le Larzac, l'espace Causses et Cévennes. Une terre au caractère bien marqué ! C'est le royaume des troupeaux, et des pierres sèches. Mais c'est aussi un territoire chargé d'histoire, avec par exemple celle des Templiers. Il regorge de trésors naturels et de découvertes potentielles.

Les Causses du Lodévois & Larzac

Rando Mont St_Baudille © M_Sanz

Rando Mont St Baudille © Murielle Sanz

Mémorial Bir Hakeim de Mourèze

Mémorial Bir Hakeim de Mourèze © E.Brendle

Temps fort 06
à Mourèze Le monument Bir Hakeim

Avec son panache, le maquis Bir Hakeim est, sans nul doute, un témoignage indélébile de la résilience et de la force de l'esprit humain face à l'adversité. C'était un foyer de résistance, où l'unité, la solidarité et le courage étaient les valeurs cardinales. Ses membres, pour la plupart étudiants, se sont unis dans un seul dessein : combattre l'occupation nazie et restaurer la liberté.

A Mourèze, un vaste mémorial jouxte la petite départementale qui serpente jusqu'au village et jusqu'au cirque. Une halte mémorielle pour rendre hommage à ceux qui se sont sacrifiés.

Il est des sites réellement incontournables. Mourèze, c'est le dépaysement assuré. Laisser courir son imagination face aux formes étranges des rochers, c'est toujours un moment hors du temps, magique, que vous ne manquerez pas de découvrir.

A mi-chemin entre paysage lunaire et décor de western, les roches ont toutes des formes étranges et uniques, sculptées par l'érosion du temps, de l'eau et du gel.
Ce gigantesque chaos dolomitique au coeur du Géoparc Terres d'Hérault, vous transporte dans un univers onirique.

 Le Cirque de Mourèze

Le Cirque de Mourèze rando

Le Cirque de Mourèze © Eric Brendle

Memorial Bir Hakeim © E.Brendle

Memorial Bir Hakeim © E.Brendle

PIerresvives - David Genestal

Temps fort 07
Les Archives Départementales PierresVives à Montpellier

Cette Escapade a été un formidable moyen de travailler en étroite relation avec nos collègues et amis des Archives départementales. Ils ont mis leurs compétences et leur savoir à notre disposition. Quel plaisir de pouvoir apprendre tant de choses sur notre histoire, grâce à des personnes passionnées et souriantes. Sans leur participation, cette Escapade aurait été bien fade !

Les Archives départementales centralisent un nombre impressionnant de documents issus des administrations locales, et elles accueillent aussi des archives privées et abritent une bibliothèque patrimoniale spécialisée dans l'histoire.

Toutes ces ressources, une fois recensées et conditionnées, sont mises à la disposition du public.

PierresVives, c'est aussi un site architectural remarquable, un lieu de nombreuses expositions, mais aussi une médiathèque et un espace jeunes-citoyens, et bien sûr les Archives départementales.

Les Archives Départementales

Documents d'archives

Documents d'archives

Une balade sur les hauteurs de l'Hérault, au coeur de paysages exceptionnels. Des lacs, du vert, des panoramas, des petites rivières... le paradis.

Nous vous convions à découvrir toutes les richesses géologiques et paléontologiques du Lodévois-Larzac.

On ne le sait pas toujours, mais le Cap d'Agde constitue la dernière pointe méridionale de la chaîne des Volcans d'Auvergne.