Capitelle des Salles derrière les feuilles d'un olivier

Au détour des chemins,
le petit patrimoine

Capitelle des Salles © Olivier Diaz de Zarate

Chargé de mémoire, le petit patrimoine de l'Hérault, pourtant parfois oublié, raconte l'histoire millénaire du département. Largement marqué par la pierre, il représente un véritable témoignage de la vie traditionnelle d'antan et rappelle que nos anciens étaient davantage tournés vers la vie collective.  

Parmi les éléments constitutifs du petit patrimoine, je vous invite à découvrir fontaines, croix, lavoirs, pierres sèches ou encore dolmens... qui subliment le paysage et attisent la curiosité. Un vrai musée à ciel ouvert, touchant et charmant. 

Capitelle à Ensérune

Capitelle à Ensérune © E.Brendle

Estelle

Estelle, Montpelliéraine traqueuse de bonnes adresses
et de curiosités

"Si le petit patrimoine pouvait parler, que nous dirait-il de notre passé ? Délaissé, oublié, parfois abîmé, il révèle pourtant bien des choses ! On se plaît à imaginer la vie de nos prédécesseurs, leur quotidien, leurs activités, leurs métiers, en se promenant à travers le bâti abandonné. Plutôt poétique !"

5 bonnes raisons de s'intéresser au petit patrimoine

  • Comprendre autrement l'histoire régionale
  • S'imaginer le quotidien de nos ancêtres
  • Sortir des sentiers battus
  • Conjuguer randonnée et patrimoine
  • Faire une sortie ludique et atypique avec les enfants

Au four et au moulin Le petit patrimoine de la vie domestique

Longtemps éclipsé par les grands monuments témoignant de la richesse des élites, le patrimoine vernaculaire, si présent dans nos villages, est tout aussi important en cela qu'il raconte l'histoire du quotidien et des activités domestiques et sociales.

Ainsi, on remarque qu'un pan de ce patrimoine est lié aux usages agricoles. Citons les pigeonniers dont les plus célèbres sont visibles sur la  commune de Murviel-lès-Béziers. Pour les découvrir, nous vous invitons à faire la randonnée des pigeonniers ! Les ferradous qui servaient à ferrer les bêtes utilisées pour les travaux des champs, les lavognes, pour les abreuver et retenir l'eau de pluie, mais aussi les moulins à blé (Faugères), à grain (Roquebrun), à eau (Paulhan) et à vent (Saint-Chinian, Saint-Pierre de la Fage). Prenez votre vélo, et prenez la route des lavognes du Larzac, de belles découvertes vous attendent !

Il s'agissait également de lieux de convivialité : les fours banaux voyaient les habitants du village se réunir pour fabriquer du pain, les lavoirs (Vendémian, Clermont l'Hérault) étaient des lieux de discussion pour les lavandières. Sur les places principales des villages, on se retrouvait à la fraîcheur des fontaines, souvent posés sur un banc en pierre.  

Qu'appelle-t-on
"Petit Patrimoine" ?

Le petit patrimoine est constitué d'édifices modestes, souvent hors d'usage. Ils témoignent de la vie des générations précédentes. Non protégés au titre des Monuments historiques, ils font néanmoins le charme de nos campagnes et méritent qu'on s'y attarde. Abandonnés et/ou en mauvais état, ce sont des richesses à préserver

Au lieu-dit

Les Moulins de Faugères © E.Brendle

Célébrez le Patrimoine de Pays !

Les Journées du patrimoine de pays et des moulins sont un événement qui met à l'honneur ce petit patrimoine, discret, fragile et peu protégé. Il a lieu chaque année au mois de juin. Consultez le site internet pour connaître le programme.

Cabanes et habitations Le bâti privé

Outre les maisons paysannes qui peuplaient nos campagnes, on trouve dans notre département beaucoup de cabanes et habitations temporaires liées au développement de certains secteurs économiques : la pêche, la culture de la vigne et l'agriculture notamment. Elles relèvent de l'architecture populaire.

Dans la zone palustre du littoral, il reste quelques rares exemples de cabanes de pêcheurs construites en roseaux (Valras-Plage). A distance des agglomérations, les cabanes de vigne ou mazets parsèment la plaine viticole. Habitat temporaire et entrepôt à outils, leur usage s'est étendu pour devenir un lieu de détente dominicale où l'on recevait autour de la grande table. Enfin, les cabanes de pierre sèche qu'on nomme capitelles (Salagou, Cabrières) sont le vestige d’un passé agricole aujourd’hui révolu où cultivateurs, bergers et ouvriers stockaient leurs récoltes et outils.  

Au XXe siècle, l'abandon progressif de ces terres marqué par l'exode rural va ensevelir le patrimoine bâti sous une végétation dense de garrigue. Aujourd'hui se multiplient au contraire les initiatives pour remettre au jour ce petit patrimoine qui fait l'engouement des curieux !  

L'art de la pierre sèche

Un jour, empilant les pierres pour gagner de l'espace dans son champ, l'homme réalisa que le mur qu’il venait de créer empêchait chèvres et brebis de venir brouter ses récoltes. Mieux encore, il s’aperçut qu'il pouvait construire des abris pour se protéger du vent et de la pluie. Ainsi naquit l’art de bâtir en pierre sèche… Mode de construction sans liant ni mortier, la pierre sèche est typique de nos garrigues et plus que jamais d'actualité puisque respectueuse de l’environnement.

Capitelle à Ensérune © E.Brendle

Vu par Courbet...

Monsieur Courbet au Musée Fabre

Les cabanes de pêcheurs de l'Hérault ont attiré l'attention de certains peintres paysagistes du XIXe siècle. En 1857, Gustave Courbet peint « Souvenir des Cabanes », un tableau où figurent quelques cabanes à l'embouchure du Lez, près de Pérols. On distingue des toitures de roseaux sur la toile. Autre peinture, de Gustave Courbet, « La rencontre ou Bonjour Mr. Courbet » au cœur de nos campagnes, à côté de Montpellier. Il met en lumière le paysage héraultais. Il s’est représenté en peintre paysagiste de plein air, son matériel sur le dos, un bâton à la main.

Découvrez le Musée Fabre à Montpellier sur les traces de Courbet...

Croix de bois, croix de fer Le petit patrimoine religieux

Au détour des chemins, l'Hérault témoigne de la permanence des lieux sacrés érigés par l'homme. Les XIe et XIIe siècles voient une floraison abondante d’églises, d'abbayes et de chapelles.

Vous apercevrez sans doute de nombreuses croix, qu'elles soient en bois (Saint-Martin de-Londres), en pierre (Montpeyroux) ou en fer forgé (Lagamas) qui témoignent de l’impact de la christianisation. Celles placées aux abords des chemins dangereux servaient à rassurer le pélerin quant à la présence de Dieu. Le calvaire de Caux, niché sur un roc, est aussi un témoignage intéressant. 

Quant aux nécropoles et monuments funéraires, ils montrent que le besoin de sacré a de tout temps habité l'homme. Ainsi les sépultures mégalithiques tels que les dolmens rappellent la présence des premières sociétés organisées (Pouget, Cazevieille, Assignan) et de leurs rites funéraires.

Lac du Salagou

Lac du Salagou © Christian Ferrer

Partez sur les chemins
du petit patrimoine...

# Envie de vous cultiver ?

A pied

# Envie de vous cultiver ?

A vélo

# Envie de vous cultiver ?

A VTT

# Oenotour de l'Hérault

En oenorandos®

Les stèles discoïdales
d'Usclas-du-Bosc

Dans le Lodévois, 52 stèles discoïdales datant du XIIe et XIIIe siècles sont bien mystérieuses. Monolithes découpés en arrondi, elles étaient dressées au-dessus des tombes pour les identifier, et portaient les marques distinctives des grands ordres monastiques. On dit qu'elles seraient les témoins des tombes de pèlerins décédés sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. La plupart sont aujourd'hui visibles au Musée de Lodève.

Musée de Lodève Stèles discoïdales d'Usclas du Bosc

Musée de Lodève © Henri MOREAU

  • partager:

Vous aimerez aussi...